La sensibilité, le regard et la vivacité d’esprit de Diderot traversent les siècles. Terriblement moderne, il nous parle aujourd’hui de bonheur, de nature, d’art et de résistance.
Langres, c’est la porosité des frontières entre le minéral et le végétal, entre l’urbain et le rural, le passé et le présent, l’enfermement à l’intérieur des remparts et l’ouverture du paysage, la beauté surprenante de ses ciels.
Elaborer un dialogue entre Diderot et nous à partir de son enfance langroise, sur un territoire qui nous est devenu familier comme lieu de vie et de travail.
Partir de ses impressions sur la ville mais aussi de sa philosophie et de ses écrits sur la peinture.
Faire un "film-essai" qui ouvrirait littéralement une vue nouvelle, celle qui mêlerait le cinéma à la poésie, à partir des regards croisés, des perceptions familières, de l’attention portée au monde.
Fragments posés sur des paysages, des forêts, des pierres assemblées en monuments, des ciels en perpétuelle mouvance.
Se tenir dans l’entre-deux de la nature et de l’art, comme nous y invite Diderot, et qui est le lieu même du cinéma.
Rencontrer une ville comme on rencontrerait un amour quand le hasard se transforme en nécessité, au point de changer le cours de votre vie.
Vous décidez soudain de tout quitter pour rester avec elle, pour vivre avec elle, pour l’avoir chaque jour sous les yeux et peut-être ne jamais plus vous en lasser.
C’est cette rencontre bouleversante que nous aimerions partager dans un film. Un film qui nous habite depuis plusieurs années, depuis le début, et que nous avons esquissé dans d’autres réalisations, plus particulièrement « l ‘écorce des pierres » consacré à la pierre de Langres, à travers l’attention portée aux gestes pour l’extraire, la tailler, la sculpter, la restaurer, aux émotions qu’elle peut susciter en nous.